Chapitre 8 - Du cinquième mois et des vacances

Publié le par Ex-femme de l'ombre

La jalousie est à coup sûr le plus fort agent de dépravation par les images dont elle obsède l'esprit.

Anonyme

Le mois où mon amour s'affirme, et où ma jalousie s'amplifie.

Les sms continuent, jour après jour, toujours la même quantité. Parfois, cela se calme un peu quand sa femme est à côté, mais chez lui ou au boulot, il m'en envoie. Nous tenons à savoir où est l'autre, ce qu'il fait. Le petit texto du matin est devenu un rituel, de même que celui du soir. 

Il sait tout ce que je fais dans la journée, et vice versa... Deux adolescents amoureux... Et nos ébats restent, dans l'ensemble et dans mon esprit malade, fantastiques. Ce qui commence à l'être moins, c'est le fait que je sache que sa femme et lui s'amusent toujours autant au lit, et que jamais il ne la quittera. C'était clair dès le début, mais voilà que ce que je considérais comme quelque chose de normal vu que ça ne durerait pas plus de trois mois, m’apparaît désormais sous un nouveau jour.

Mes sentiments font évoluer ma vision de l'avenir avec lui, et bien que le voyant sans issue et noir, un fol espoir m'anime désormais et m'aide à supporter ces moments de cafard.

Les soirs commencent à devenir un calvaire, à les imaginer ensemble. Je deviens parfois lourde avec lui, à insister pour qu'il me dise s'il s'est passé quelque chose la veille. Pour me faire taire, il me rétorque que de toute façon c'est "l'éclate" trois à quatre fois par semaine (l'éclate, un mot qu'il n'a fait que me reprendre...). Il m'avouera par la suite que c'est moins bien et bien différent de nous. Encore plus tard, il m'en dira plus, mais ça, je le raconterai plus loin dans l'histoire.

Je commence à changer. Je ne sortais déjà pas beaucoup avec des garçons, mais là, parce que j'ai peur de le perdre, je refuse systématiquement toute invitation. Lui change aussi. Moi qui ne l'avais jamais entendu parler de sa femme ou presque, voilà que, de plus en plus, il se met à lui casser du sucre sur le dos. Rien de ce qu'elle fait ne lui plait.

Il me dresse un portrait que j'essaie de tempérer, mais j'ai du mal. Je suis trop gentille. Dès qu'il me parle d'elle et la critique, je la défends à elle. Il m'en fera d'ailleurs la remarque. Ben oui, où est mon intérêt maintenant de les rabibocher alors que mon but intime c'est qu'il soit avec moi ? Mais je suis comme ça, pas assez méchante. Paradoxal pour quelqu'un qui vole le mari d'une autre et a trompé et quitté son homme.

Sa femme ne l'aide en rien. Voila qui pourrait résumer la situation. Une bonne mère, mais qui jamais ne mettre la main sur un pinceau, un râteau, une pelle, une brouette, du terreau. Il fait tout. La cuisine ? Elle la fait 4 fois par semaine, lui le reste. Les courses ? Chacun leur tour dans la semaine, mais en fait, c'est lui qui les fait (j'en témoigne, je l'accompagne...). Le chat qu'elle rêvait d'avoir depuis des années, qu'il lui a trouvé et dont il faut s'occuper ? C'est lui, les femmes ne mettent pas les mains dans la litière. Et tellement d'autres petites choses...

Je prends tout ça avec précaution, je ne lui fais absolument pas confiance pour ça. On peut facilement se demander ce qu'il fait avec elle, mais commande-t-on l'amour ? 

Les vacances de novembre arrivent. J'attends ardemment qu'elles se finissent pour pouvoir le revoir. Novembre et décembre s'écoulent de la même façon. Je l'aide dans tout ce que je peux, courses, et même tirer le gravier sur son allée. 

Nos jalousies elles-aussi continuent leur petit bonhomme de chemin, gagnant lentement en intensité.

Je cuisine un peu pour lui un jeudi, et le vendredi je le rejoins chez lui alors qu'il est coincé par la neige. Deux jours ensemble comme ça ne nous était jamais arrivé. Et mon premier vrai craquage. Où il m'avoue qu'il ne me considère pas comme sa maîtresse mais comme sa femme, mais que pourtant je dois me trouver quelqu'un, pour fonder une famille, car je ne peux compter sur lui pour ça, il a déjà sa famille.

Avant les vacances de Noel, jolies paroles pour mes oreilles... Néanmoins, je lui offre ses cadeaux, que j'ai cherché longtemps, deux vieux livres de 1800 d'auteurs qu'il aime. Je lui demande de ne pas les ouvrir avant Noel.

Décembre et ses fêtes...

 

And now in English!

 

The month when my love asserts itself, and where my jealousy amplifies.

The texting continues, day after day, always the same quantity. Sometimes it calms down a little when his wife is next to him, but at home or at work, he stays in touch. We want to know where the other is, what he does. The morning text has become a ritual, as is the evening one.

He knows everything I do during the day, and vice versa...Two teenagers in love... And sex remains, overall and in my sick mind, fantastic. What begins to be less great is the fact that I know that he and his wife still have fun in bed, and that he will never leave her. It was clear from the beginning, but now what I thought was something normal since it would not last more than three months, now appears to me in a new light.

My feelings change my vision of the future with him, and a foolish hope now animates me and helps me endure those moments of drabness.

The evenings become a nightmare, to imagine them together. I sometimes become pushy with him, insisting  on him telling me if something happened the day before. To keep me quiet, he tells me that anyway it is "a total blast" three to four times a week. He will admit later that it is less good and very different from us. Later, he'll tell me more, but that's what I'll tell later in the story.

I start to change. I did not go out much with boys before, but now, because I'm afraid of losing him, I systematically refuse any invitation. He changes too. He starts to talk about his wife. He does not like anything she does.

He paints me a portrait that I try to temper, but I have trouble. I'm too kind. As soon as he tells me about her and the criticism, I defend her. He will make me the point. Well, where is my interest now to rabibocher while my personal goal is that he is with me? But I'm like that, not bad enough. Paradoxical for someone who steals another's husband and has cheated on and left his man.

His wife does not help him. That could summarize the situation. A good mother, but never put her hand on a brush, a rake, a shovel, a wheelbarrow, potting soil. He does everything. The kitchen ? She does it 4 times a week, he does the rest. Groceries ? Each turn in the week, but in fact, he does them all the time. The cat she had dreamed of for years, that he found for her and that she had to deal with? It's him, women do not put their hands in the litter. And so many other little things...

I take it all carefully, I do not trust him for that. One can easily wonder what he is doing with her, but is love commanded?

November holidays arrive. I am eagerly waiting for them to finish so that we can see each other again. November and December flow in the same way. I help him in everything I can, groceries, and even pull the gravel on his driveway.

Our jealousies too continue their merry way, slowly gaining intensity.

I cook a little for him on a Thursday, and on Friday I join him at home while he is stuck in the snow. Two days together like that never happened to us. And my first real cracking. Where he confesses that he does not consider me as his mistress but as his wife, but that yet I have to find someone, to start a family, because I can not count on him for that, he already has his family.

Before the Christmas holidays, nice words for my ears... Nevertheless, I offer him his gifts, which I looked for a long time, two old books of 1800 authors he likes. I ask him not to open them before Christmas.

December and its holidays ...

 

Chapitre 8 - Du cinquième mois et des vacances

Publié dans 2- Le bonheur

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