Chapitre 7 - De l'amour et de la folie
Il est des folies que même le diable ignore.
Septembre était là.
Avec ce mois s'est mise en place une petite routine qui pourtant sortait du commun. Entre mes études et son boulot, il fallait trouver un équilibre, un moyen de se voir régulièrement sans pour autant attirer l'attention. C'est là qu'a commencé doucement le glissement vers l'amour fou triplé d'une douce folie et d'une folle inconscience.
Tous les moyens étaient bons pour se voir. Une réunion au lycée, qu'il faisait soi-disant prolonger officiellement pour, officieusement passer du temps avec moi. Une réunion en mairie, où les mêmes excuses servaient. Les courses à Auchan, souvent le jeudi soir, où, même s'il était accompagné de son aînée, nous nous retrouvions. Je faisais mes courses, puis, s'il était seul, je l'aidais afin d'avoir un moment pour nous, et, s'il était accompagné, je m'amusais avec la petite. Ces moments de courses étaient toujours dangereux, à croiser des gens qui le connaissaient, à entendre sa femme l'appeler tous les quarts d'heure, ou à l'entendre lui l'appeler pour une info sur un produit.
D'autres lieux étaient propices aux rendez-vous. Outre les magasins de la zone industrielle quand il avait besoin de matériel pour bricoler ou jardiner, nous nous rendions aussi en centre ville, nous balader.
Pas prudent me direz-vous... Non, certes. Mais il ne voulait rien entendre. Ça lui paraissait naturel, et moi, j'étais aux anges.
Le jeudi était, et sera tout le temps de notre relation, le jour R, Rencontre et Roucoulades. C'est ce jour-là que nous versions dans la folie. La plupart du temps, je me retrouvais chez lui. Chez eux. Combien de fois ai-je atterri sur leur canapé ? Dans leur salle de bain, leur grenier, leur jardin ?
Le jour où j'ai vraiment cru que nous devenions fous, c'est quand il m'a entraînée sur le lit conjugal. Cette fois, je lui ai expliqué clairement que je ne pouvais violer ce lieu qui était toute leur intimité en plus de voler le mari. Cela ne l'a pas empêché de m'y redéposer deux autres fois, mais voyant que je le vivais vraiment mal, il a enfin fini par comprendre, au milieu de l'année. Parfois, il me faisais vraiment peur, comme cette fois où, par jeu, je l'ai laissé "m'attacher" dans leur grenier jusqu'à ce que je réalise que j'étais à sa merci, qu'il m'avait vraiment serré les liens et qu'il pouvait me faire ce que bon lui semblait même si je refusais. Cela avait duré une bonne heure avant qu'enfin il ne me détache. Je m'étais fâchée. Puis avait oublié.
Nous parlions beaucoup. Lui ne me voyait pas comme sa maitresse. De ses propres mots, il nous considérait comme mari et femme et ne pouvait nous imaginer séparés. Il était toujours présent pour moi...
En octobre, un week-end, c'était un anniversaire souvenir de décès pour moi. Ce week-end là, il avait prévu d'aller avec sa femme, à une expo, choisir leurs deux nouvelles voitures. Me sachant au plus mal, il avait réussi à trouver une excuse et à m'y emmener moi, le samedi comme le dimanche. Ça a avait été marrant d'ailleurs, le vendeur ayant compris quelle type de relation nous entretenions, Jack s'inquiétant pour moi, et moi lui négociant des prix.
Octobre. C'était en octobre.
Mes sentiments grandissaient, je ne pouvais m'imaginer vivre sans lui, lui de même. La jalousie était là aussi. Autre folie. Car de quel droit étais-je jalouse de sa femme ? De quel droit était-il jaloux de ces hommes, les autres qui me tournaient autour ? Pourtant, de l'imaginer entrain de faire l'amour avec sa femme commençait à me détruire à petit feu. Lui pouvait me faire confiance sur ce point-là, j'étais incapable de le tromper.
C'est d'ailleurs au mois d'octobre que j'ai rompu avec mon Ecossais. Il savait depuis un moment que j'avais quelqu'un et quelle était ma situation. Pourtant, adorable, il avait tenu à venir d'Ecosse juste pour une rupture en bonne et due forme. Quand je vois comment a fini ma relation avec Jack...
Grand seigneur mon Ecossais, qui est venu pour se faire larguer, que j'ai longuement consolé, et qui est reparti comme il était venu, le cœur en berne.
Et mon amour pour Jack grandissait. De jour en jour. 4 mois de relation, 5 mois. J’avais dépassé mon record avec un homme en le voyant régulièrement. 5 mois, une nouvelle étape dans la relation, tant niveau sentimental que psychologique...
And now in English!
September was here.
With this month was set up a small routine which nevertheless came out of the common. Between my studies and his job, it was necessary to find a balance, a way to see each other regularly without attracting attention. It is there that began slowly the slide towards the mad love tripled with a sweet madness and a crazy unconsciousness.
All means were good to see each other. A high school meeting, which lasted longer. A meeting in the town hall, where the same excuses were served. The groceries at Auchan, often on Thursday nights, where, even if he was accompanied by his eldest, we met again. I did my shopping, and if he was alone, I helped him to have a moment for us, and if he was accompanied, I had fun with the little one. These shopping moments were always dangerous, meeting people who knew him, hearing his wife call him every quarter of an hour, or hear ing him call her for a product info.
Other places were conducive to appointments. In addition to the stores in the industrial zone when he needed equipment to tinker or garden, we also went downtown, walking.
Not careful, would you say... No, certainly not. But he did not want to hear anything. It seemed natural to him, and I was thrilled.
Thursday was, and will be all the time of our relationship, THE day, encounters and sex. It's that day that we're going crazy. Most of the time, I found myself at home. At their home. How many times have I landed on their couch? In their bathroom, their attic, their garden?
The day I really thought we were going crazy was when he dragged me on the marital bed. This time, I made it clear to him that I could not enter this place which was all their privacy in addition to stealing the husband. This did not prevent him from trying again two more times, but seeing that I was really living it badly, he finally came to understand in the middle of the year. Sometimes I was really scared, like this time when, by play, I let him "tie me up" in their attic until I realized that I was at his mercy, that he had me really tightened the rope and he could do what he liked even if I refused. It lasted a good hour before finally he released me. I was angry. And then I forgot.
We were talking a lot. He did not see me as his mistress. In his own words, he was considering us husband and wife and could not imagine us separated. He was always present for me...
In October, a weekend, it was a birthday memory of death for me. This weekend, he had planned to go with his wife to an exhibition, to choose their two new cars. Knowing I was in a bad place, he managed to find an excuse and took me there, on Saturday and Sunday. It was funny too, as the salesman understood what kind of relationship we had, Jack worried about me, and me negotiating prices.
October. It was in October.
My feelings were growing, I could not imagine living without him, him as well. Jealousy was there too. Another madness. For what right was I jealous of his wife? By what right was he jealous of these men, the others who were trying to get me? However, to imagine him making love with his wife was beginning to destroy me slowly. He could trust me on that point, I could not deceive him.
It was also in October that I broke up with my Scotsman. He had known for a while that I had someone and what was my situation. Still, adorable, he had wanted to come from Scotland just for a proper breakup. When I see how ended my relationship with Jack ...
Grand seigneur, my Scot, who came to be dumped, whom I consoled for a long time, and who left as he had come, with a broken heart.
And my love for Jack grew. Day by day. 4 months of relationship, 5 months. I had exceeded my record with a man seeing him regularly. 5 months, a new step in the relationship, both emotional and psychological level...
